Reste(s), petites histoires des gens que l’on n’écoute pas. Notations des  instants, moments, sensations dans la perte ou l’absence. « Miroir où oeuvrent aussi réel, imaginaire et symbolique, auberge espagnole où chacun(e) vient avec son viatique mais prêt(e) à accueillir, recueillir, ouvert(e) à capter ce qu’un(e) autre a à lui dire, chuchoter, crier, ce pourquoi ». Comment faire entendre, dans un monde sourd, la parole essentielle de celui qui est là, présent. Béatrice Mauri, loin de la rage et la violence de La Fautographe, écrit la fragilité du peu qui reste avec tendresse, parfois tristesse, après l’histoire, après la disparition. Toujours révoltée, sa violence se fait douceur pour dire toujours et encore l’importance de l’autre, de ces riens qui nous constituent, de ces reste(s) qui font de nous des humains, dans le silence.

 

 

16 euros


 

partout la mémoire fait défaut à l’instant de l’histoire décidément oubliée une collectivité massive illusoire conductrice de ce peu du pire sans doute

oui

une impasse désormais salie des restes d’un verbe fragile arraché près d’un sens déjà perdu pour ceux qui ne disent rien

près de ce peu qui reste encore ici là où la raison perdure indéfinie pour tous mais

 rien