Please do not stock flat suivi de Fragiles

Pendant longtemps je pensais que j’écrivais autour de la perte et je prends conscience que j’écris en réalité sur la dépossession — cette dépossession qui induit que certaines femmes ne s’appartiennent pas — ici,  j’ai souhaité parler de ces femmes dépossédées de leurs envies, de leur histoire, de leur corps en un mot dépossédées d’elles-mêmes.

 

Si je crois au pouvoir sans faille de la poésie — non pas de répondre à des questions que nous ne nous sommes pas encore posées, mais juste de les faire éclore — Do Not Stock Flat est un hommage à quelques femme au destin tragique — qu’importe qui elles sont — elles sont mes Héroïnes — dans une galerie de portraits rapides tenant du tombeau littéraire.

Et puis parce que je crois aussi au récit — dans ce qu’il fait de l’intime un intime impersonnel — dans sa capacité à révéler ce qui ne porte pas de mots — à appréhender la complexité et la pluralité des voix qui m’habitent, qui nous habitent —  j’ai choisi d’écrire Fragiles dans une autre forme. 

Autour de deux voix singulières, une inédite et une autre voix issue de Do Not Stock Flat — je tends à leur donner un prolongement post-mortem — le silence comme l’absence porte souvent une parole aussi riche que celle des vivants.

 

 

15 euros


 

vous la voyez derrière

elle est derrière

dans l’ombre de__

cet homme qui écrit

derrière

ou peut-être devant,

devant

il y a cette femme qui__

écrit parfois dans__

la plus grande fragilité

je__

ne retiens qu’elle