La porte le rêve
Récit d’une histoire vécue, la porte, le rêve se veut combat contre ce qui minimise le travail et l’importance de l’activité onirique — que celle-ci se manifeste durant la nuit, ou durant le jour ; qu’elle se limite apparemment à une intimité ou bien s’inscrive, de façon évidente, en un intérêt commun, pour tous. Combat, parce que tout d’abord témoignage : c’est avec la plus grande rigueur que Christophe Lamiot Enos, puis Chelsea Mortenson, en de superbes aquarelles, se sont voués à exprimer ce qui s’est rencontré de rêves récurrents, spécifiques, à travers des paysages désormais partagés, du Néguev et plus particulièrement d’Oboda la nabatéenne, sur le site aujourd’hui d’Avdat. Tel effort d’expression a pu voir le jour grâce à un repérage sur le terrain, de nombreuses photographies prises par Lamiot Enos, ainsi que des entretiens avec les meilleurs des spécialistes de l’archéologie nabatéenne. Pourtant, Lamiot Enos n’avait pas été sur ces lieux au moment de ses rêves — pas encore. L’Imaginé intérieur a précédé le cartographié du dehors. Quelle mémoire, visionnaire, en lui, a parlé, alors ? N’a-t-elle pas dit et redit surtout, par-delà tel ou tel propos précis, quelque beauté perdue, à retrouver à même le désir ? Le volume la porte, le rêve ne nous passe-t-il pas cette demande, à nous, lectrices/lecteurs, de rêver aussi et fort, pour aller, à notre tour, à la suite de nos rêves ?
16 euros
Reviennent, nous revenant—
Plusieurs rêves. Que sur terre
dire leur va, les marquant.
Cours d’eau, collines, désert
installation, apportant
avec eux. Et une mer.
Loin, les suivre, naviguant
suivant leur itinéraire
dire enfin de leur tenant—
Ils nous apportent l’ouvert
nous apportent, nous portant
qu’ils nous reviennent, repèrent
qu’avons avec eux allant
chemins allant par déserts
par mers, par cheminements.